Hypnose ericksonienne : démêler le vrai du faux sur les dangers potentiels

Hypnose ericksonienne : démêler le vrai du faux sur les dangers potentiels #

Risques physiologiques et ressentis passagers : que dit la pratique clinique ? #

Les retours cliniques, issus de plusieurs années d’observation en cabinet, indiquent que les incidents physiques liés à l’hypnose ericksonienne sont rares. Parmi les effets passagers constatés figurent :

  • Des vertiges immédiats en fin de séance, disparaissant après quelques minutes
  • Une légère confusion mentale transitoire, sans gravité
  • Des maux de tête modérés, surtout lorsque la résolution d’un problème émotionnel profond a été amorcée

Ces manifestations, généralement sans suite ni séquelles, concernent surtout les personnes très réceptives ou particulièrement anxieuses à l’idée de vivre une expérience hors du commun. Les praticiens compétents, formés à repérer ces signaux, adaptent aussitôt leur accompagnement afin d’assurer le retour à l’état ordinaire de conscience dans des conditions optimales. La vigilance du professionnel demeure un point clé de la sécurité de la séance, comme l’illustre le suivi rigoureux instauré dans des centres spécialisés de santé mentale en 2022, où 97% des cas étudiés n’ont signalé aucun trouble physique durable après hypnose[2].

Effets psychologiques : attention à la vulnérabilité émotionnelle #

Les réactions émotionnelles constituent la principale zone de vigilance pour tout praticien responsable. L’hypnose étant un état de conscience modifié, elle peut, mal encadrée, raviver des souvenirs enfouis ou catalyser des émotions intenses qui, chez certains sujets déjà fragilisés par un passé traumatique, risquent de s’intensifier temporairement.

À lire Hypnose ericksonienne : démêler le vrai du faux sur les dangers potentiels

  • En 2021, plusieurs patients suivis pour des états de stress post-traumatique ont observé une accentuation ponctuelle de leur anxiété après une première séance d’hypnose non personnalisée.
  • Les cas recensés dans des structures hospitalières psychiatriques montrent que l’hypnose, lorsqu’elle est appliquée sans connaissance précise de l’histoire du patient, peut aggraver des troubles dissociatifs préexistants.

Cela nous conduit à considérer, de manière systématique, l’intérêt d’un entretien préalable approfondi et d’une adaptation des suggestions hypnotiques aux spécificités et limites émotionnelles de chaque individu. L’expérience du praticien et sa capacité à poser le bon cadre clinique réduisent nettement la survenue de complications psychologiques.

Manipulations et mésusages : le rôle controversé de l’hypnose #

Certains faits historiques, comme les expérimentations de l’hypnose à visée militaire ou judiciaire aux États-Unis durant la Guerre froide, témoignent des dérives et fantasmes ayant entouré la pratique. Ces contextes relèvent cependant d’une réalité bien éloignée de l’usage thérapeutique actuel, et sont régulièrement cités à tort pour alimenter les peurs autour de l’hypnose ericksonienne.

  • En 1979, le projet ARTICHOKE commandité par la CIA pour explorer le contrôle mental illustre une époque où l’hypnose fut détournée de ses finalités cliniques.
  • L’affaire McMartin Preschool (Californie, 1983) a notamment vu l’utilisation abusive de l’hypnose pour obtenir des témoignages d’enfants, conduisant à une remise en cause de l’éthique de certains praticiens.

Ces dérives rappellent que l’hypnose reste un outil puissant, exigeant intégrité et respect du consentement. Dans un cadre thérapeutique éthique, piloté par une main experte, le risque de manipulation mentale – si souvent mis en avant par les détracteurs – n’existe pas tel qu’on le fantasme[3].

La question des souvenirs implantés : mythe ou réalité ? #

Le sujet des faux souvenirs suscite des discussions récurrentes, notamment depuis les années 1990 où plusieurs procès ont mis en lumière la fragilité des témoignages recueillis sous hypnose. Si les techniques contemporaines ont été repensées pour préserver l’intégrité psychique, le risque ne peut être totalement exclu en cas de dérive.

À lire Hypnose ericksonienne : décryptage des risques et dangers potentiels

  • L’affaire de l’hôpital de Cleveland (1996) a mis en évidence la possibilité, via des questionnements suggestifs, d’induire de fausses mémoires chez des patients fragilisés.
  • En 2018, une étude de l’Université de Stanford a démontré que l’utilisation de protocoles rigoureux et de suggestions non directives limitait fortement l’apparition de souvenirs fabriqués.

Respecter le principe de non-suggestion et garantir un cadre déontologique strict constitue la meilleure protection contre ce phénomène, qui ne concerne, en pratique, qu’une minorité de cas et n’intervient jamais dans l’hypnose ericksonienne bien menée.

Importance capitale du cadre et des compétences du praticien #

La quasi-totalité des incidents ou déconvenues rapportés à propos de l’hypnose ericksonienne découle d’une absence de formation sérieuse ou d’un défaut d’éthique dans la conduite de la séance. Aujourd’hui, de nombreux praticiens s’installent après des cursus express délivrés en ligne, ce qui soulève de vraies questions sur la qualité du suivi.

  • En France, entre 2021 et 2023, l’Ordre des médecins a recensé plus de 120 plaintes pour des séances d’hypnose menées par des praticiens non diplômés ou autoproclamés.
  • L’Association Européenne d’Hypnose souligne qu’un accompagnement sécurisé repose d’abord sur une formation longue et sur l’évaluation systématique des contre-indications à la pratique.

S’assurer du parcours du praticien et préférer des séances réalisées dans un cadre réglementé demeure la pierre angulaire d’une expérience bénéfique, sans danger et adaptée à vos besoins spécifiques.

Démystification : pourquoi l’hypnose ericksonienne est jugée sûre #

Les données issues de la recherche médicale et des retours de terrain convergent vers la conclusion que l’hypnose ericksonienne présente un excellent profil de sécurité. Aucun cas de dépendance, ni d’effets durables sur la santé mentale ou physique, n’a été répertorié depuis sa démocratisation en Occident.

À lire Hypnose ericksonienne : démêler le vrai du faux sur les dangers potentiels

  • Le Centre Hospitalier Universitaire de Lille, qui recourt à cette approche depuis 2017 pour le traitement de la douleur chronique, n’a signalé aucune complication majeure au cours de plus de 3000 séances recensées.
  • L’INSERM, en 2020, évoque les bénéfices de l’hypnose ericksonienne pour limiter les effets secondaires anxieux et somatiques en cancérologie, sans mettre en avant de danger spécifique.

La qualité du cadre, le respect du consentement et la vérification des antécédents médicaux constituent, pour la communauté scientifique, les seuls requis indispensables pour garantir la sûreté de cette méthode thérapeutique.

Mise en garde sur l’autohypnose et les applications non supervisées #

L’essor du numérique a démocratisé l’accès à des programmes d’autohypnose via applications, vidéos en ligne et plateformes diverses. Si la plupart de ces solutions comportent des indications rassurantes, une minorité d’utilisateurs en situation de fragilité psychique ont rapporté des expériences négatives, dont une amplification de leur malaise.

  • En 2023, la Haute Autorité de Santé a publié une note d’alerte sur les risques d’autohypnose non contrôlée chez les personnes atteintes de troubles anxieux sévères.
  • Plusieurs plateformes spécialisées ont renforcé leurs recommandations d’exclusion pour les usagers sous traitement psychiatrique ou présentant des antécédents de psychose.

Pour tous ceux concernés par des symptômes aigus ou relevant d’une pathologie psychiatrique lourde, le recours exclusif à un praticien diplômé reste incontournable. Les praticiens interrogés s’accordent à affirmer que l’autohypnose ne se substitue jamais à un accompagnement médical individualisé.

Vers une pratique responsable : recommandations essentielles #

Déployer la pleine mesure des bénéfices de l’hypnose ericksonienne tout en limitant au maximum les risques passe avant tout par une sélection soignée du praticien et du cadre d’intervention. Selon les autorités médicales, certaines étapes-clés méritent une attention particulière.

À lire Psychologie Positive Mag : Plonger au cœur du bien-être authentique

  • Vérifier systématiquement les diplômes et la formation spécifique du professionnel consulté
  • Exiger un entretien initial approfondi pour évaluer l’adéquation de la démarche à votre profil médical et psychologique
  • Privilégier les praticiens travaillant en lien avec des institutions de santé ou recommandés par des réseaux médicaux fiables
  • Éviter les séances collectives sans supervision et les consultations à distance non encadrées

L’intégration de l’hypnose ericksonienne dans un suivi thérapeutique global – combinant médecine traditionnelle et accompagnement personnalisé – optimise la sécurité tout en élargissant le champ des résultats positifs. L’exemple du réseau national Hypnosanté, qui impose la validation systématique des antécédents médicaux et psychiques avant toute prise en charge, illustre l’importance de cette démarche.

Olivier Vivre Plus est édité de façon indépendante. Soutenez la rédaction en nous ajoutant dans vos favoris sur Google Actualités :