EMDR ou EFT : quelle méthode pour apaiser vos blocages émotionnels ? #
Origines et principes fondamentaux de l’EMDR et de l’EFT #
Réalisant un bond significatif dans l’histoire des thérapies brèves, l’EMDR a vu le jour aux États-Unis en 1987 sous l’impulsion de Francine Shapiro. Son concept novateur est né d’une observation empirique : les mouvements oculaires semblaient atténuer l’impact émotionnel de souvenirs douloureux. S’ensuivit la structuration d’une méthode, aujourd’hui validée mondialement pour le traitement du syndrome de stress post-traumatique (PTSD).
L’EFT, quant à elle, émerge dans les années 1990, portée par Gary Craig, ingénieur américain passionné de psychologie énergétique. Inspirée par la médecine chinoise, elle combine tapotement de points méridiens et verbalisation ciblée d’émotions, dans l’objectif de libérer les blocages inscrits dans le système énergétique corporel. L’EFT se caractérise par sa grande accessibilité et son orientation vers l’auto-régulation émotionnelle.
- L’EMDR s’impose par sa structuration scientifique, son protocole précis et son recul clinique dans la prise en charge des traumas sévères.
- L’EFT séduit par sa simplicité, sa rapidité d’apprentissage et sa capacité à s’intégrer dans une démarche d’autonomisation émotionnelle.
- Les deux méthodes partagent une vision intégrative de la gestion du stress : cibler le souvenir ou l’émotion dysfonctionnelle pour permettre une réorganisation psychique rapide et durable.
L’évolution de l’EMDR vers la validation scientifique est portée par de nombreuses études, tandis que l’EFT, d’abord adoptée dans des contextes alternatifs, gagne progressivement la reconnaissance du grand public et s’inscrit depuis quelques années dans des recherches universitaires et hospitalières ciblant l’anxiété, les troubles du comportement et la régulation émotionnelle.
Comment agissent l’EMDR et l’EFT sur le cerveau et les émotions ? #
Au cœur de l’EMDR, la stimulation sensorielle bilatérale alternée (mouvements des yeux, tapotement ou sons) agit comme un mécanisme de reprogrammation du cerveau. Cette stimulation, couplée à l’évocation d’un souvenir cible, favorise une désensibilisation émotionnelle rapide et une réorganisation de la mémoire. Selon les dernières recherches en neurosciences, l’EMDR permettrait l’activation simultanée de réseaux neuronaux contradictoires, forçant le cerveau à intégrer l’événement traumatique dans une perspective dénuée de la charge émotionnelle initiale.
L’EFT, pour sa part, allie la verbalisation consciente à des tapotements sur des points précis du visage et du corps (empruntés à l’acupuncture). Les praticiens avancent que cette technique régule l’activation du système nerveux autonome, réduisant significativement la réponse physiologique au stress (rythme cardiaque, tension musculaire, réactions d’alarme). L’EFT s’ancre ainsi dans une dynamique psycho-corporelle où le patient reste acteur de sa désactivation émotionnelle, tout en maintenant un contact attentionnel sur l’expérience cible.
- L’EMDR privilégie une approche cérébrale par retraitement adaptatif de l’information traumatique.
- L’EFT s’appuie sur la modulation du corps énergétique et de l’état émotionnel en temps réel via le tapping.
Ces deux approches se distinguent donc par leurs leviers thérapeutiques : l’EMDR opère par désensibilisation et intégration cognitive, tandis que l’EFT favorise une déprogrammation corporelle de la détresse émotionnelle.
À quels profils et problématiques s’adressent EMDR et EFT ? #
De nombreux patients ayant vécu des événements traumatisants bénéficient de l’EMDR, en particulier dans les suites d’agressions, d’accidents, de violences conjugales ou d’expositions militaires. Les recommandations internationales (OMS, HAS, APA) placent cette méthode en première ligne dans la prise en charge du PTSD. Le travail structuré sur la mémoire traumatique fait de l’EMDR un outil phare pour les blessures anciennes ou les chocs récents, y compris pour les enfants et adolescents.
L’EFT démontre quant à elle de remarquables résultats sur une grande diversité de problématiques courantes : anxiété, phobies, addictions alimentaires (cas reportés pour la boulimie et le grignotage en 2023), gestion du trac chez l’étudiant ou le musicien (nombreux stages en écoles d’arts), auto-sabotage ou tristesse chronique. Sa flexibilité favorise l’adaptation à des profils variés, y compris pour des personnes éloignées des dispositifs médicaux formels.
À lire EMDR ou EFT : comprendre, choisir et optimiser sa guérison émotionnelle
- EMDR : patients avec antécédents de trauma, troubles anxieux sévères, enfants victimes de harcèlement scolaire, vétérans de conflits armés.
- EFT : public plus large, y compris parents stressés, adolescents souffrant d’un manque de confiance, professionnels souhaitant optimiser leurs performances ou leur gestion émotionnelle.
Le choix entre les deux méthodes peut s’orienter selon la nature de la détresse (traumatique ou diffuse), la recherche d’un accompagnement formel ou la volonté de s’autonomiser rapidement dans la gestion des émotions du quotidien.
Déroulement d’une séance : expérience en cabinet et autonomie #
Une séance d’EMDR s’appuie sur un protocole précis, structuré en huit phases, dont l’évaluation, la préparation, la désensibilisation par mouvements oculaires et la réinstallation cognitive. Elle est toujours conduite par un thérapeute certifié, la sécurité émotionnelle du patient exigeant un cadre adapté. La durée de la séance varie généralement de 60 à 90 minutes, souvent au rythme d’une séance hebdomadaire sur une série de 6 à 12 rencontres.
- La relation thérapeutique constitue un pilier majeur, le praticien assurant l’étayage lors de la réactivation des souvenirs douloureux.
- La progression est individualisée selon la réceptivité du patient et la complexité du trauma traité.
L’EFT séduit par son approche souple. En cabinet, la première séance dure généralement entre 45 et 60 minutes. Le praticien guide pas à pas le patient, l’invitant à verbaliser sa problématique puis à effectuer les tapotements selon une séquence précise. Après quelques rendez-vous, la plupart des utilisateurs poursuivent l’entraînement seuls, l’EFT étant conçue pour une pratique autonome à domicile. De nombreuses applications mobiles ou vidéos didactiques aident à soutenir cette auto-pratique.
- L’EFT favorise l’auto-efficacité et peut vite intégrer les routines quotidiennes (avant une prise de parole, lors d’une montée anxieuse, etc.).
- Elle se prêtre bien à des séances en ligne ou en groupe, en complément d’un suivi individuel.
Ce contraste permet de choisir l’expérience la mieux adaptée à ses besoins de soutien, d’encadrement thérapeutique et d’autonomie.
À lire Tous les secrets des points EFT pour libérer vos émotions
Reconnaissance scientifique et retour d’expérience sur l’efficacité #
L’EMDR bénéficie d’une reconnaissance internationale incontestable. Plusieurs grands organismes tels que l’OMS, la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’American Psychiatric Association (APA) recommandent l’EMDR pour le traitement du syndrome de stress post-traumatique, sur la base d’essais contrôlés randomisés et de méta-analyses robustes. En 2021, une étude française menée au CHU de Lille a retrouvé une diminution notable des symptômes d’intrusion traumatique après six séances, avec une persistance de l’amélioration à douze mois.
L’EFT, plus jeune, attire l’attention de la recherche principalement pour la gestion du stress, la réduction de l’angoisse et l’amélioration du bien-être perçu. Plusieurs essais cliniques publiés entre 2022 et 2024 mettent en évidence une baisse du cortisol salivaire post-séance, une amélioration durable de l’anxiété sociale et une réduction de la perception de la douleur dans des contextes spécifiques (maladies chroniques, troubles du sommeil). Toutefois, certaines indications, comme le traitement de traumatismes complexes, font encore débat et appellent des protocoles de recherche plus stricts.
- Les associations de psychologues et d’institutions hospitalières proposent fréquemment des formations EMDR, gage d’une légitimation croissante.
- L’EFT gagne du terrain dans les réseaux de santé intégrative et en médecine du travail, mais reste moins prescrite par les psychiatres dans le cadre des troubles sévères.
Les témoignages de patients, partagés sur des forums spécialisés ou relayés par des associations de victimes, corroborent l’intérêt des deux approches, bien que la qualité de l’alliance thérapeutique et le respect du protocole restent essentiels pour maximiser les résultats.
Choisir entre EMDR et EFT : critères de sélection personnalisée #
Face à la pluralité des approches, le choix doit s’effectuer selon des critères précis et le contexte dans lequel survient la demande d’aide. L’EMDR s’avère judicieux pour quiconque présente un traumatisme ancien ou sévère, ou des symptômes invalidants tels que les flashbacks, la dissociation ou les crises de panique. L’EFT, de son côté, s’adresse plus volontiers à celles et ceux qui souhaitent s’approprier un outil simple, flexible, pour une auto-régulation émotionnelle au quotidien.
À lire Auto EMDR : Reprogrammer ses Émotions sans Thérapeute
- Niveau d’encadrement : L’EMDR requiert une supervision étroite, tandis que l’EFT favorise l’apprentissage autonome.
- Accessibilité : Trouver un praticien EMDR qualifié peut prendre du temps ; l’EFT se pratique facilement après une courte d’initiation, y compris à distance.
- Nature de la souffrance : Pour les traumas complexes ou les troubles anxieux sévères, l’EMDR offre une prise en charge sécurisée ; l’EFT est idéale pour l’angoisse passagère, la gestion du stress, la préparation à un examen ou la transformation de schémas auto-limitants.
- Affinité personnelle : Les profils pragmatiques ou rationnels préfèrent souvent l’EMDR pour sa rigueur et sa validation scientifique, tandis que les personnes sensibles à l’approche corporelle, énergétique ou méditative se tourneront plus volontiers vers l’EFT.
Notre avis : tester les deux méthodes, sur au moins deux ou trois séances chacune, permet de ressentir laquelle résonne le plus intimement avec ses besoins. L’alliance thérapeutique, la confiance ressentie et la clarté du protocole sont de puissants indicateurs d’efficacité. Les deux sont complémentaires, pouvant s’utiliser en alternance pour optimiser la résilience émotionnelle sur différents aspects du vécu.
Plan de l'article
- EMDR ou EFT : quelle méthode pour apaiser vos blocages émotionnels ?
- Origines et principes fondamentaux de l’EMDR et de l’EFT
- Comment agissent l’EMDR et l’EFT sur le cerveau et les émotions ?
- À quels profils et problématiques s’adressent EMDR et EFT ?
- Déroulement d’une séance : expérience en cabinet et autonomie
- Reconnaissance scientifique et retour d’expérience sur l’efficacité
- Choisir entre EMDR et EFT : critères de sélection personnalisée